- nabi
-
• 1853; mot hébr.1 ♦ Relig. Chez les Hébreux, Prophète, homme inspiré par Dieu.2 ♦ (1888) Arts Nom adopté par de jeunes peintres indépendants qui voulaient s'affranchir de l'enseignement officiel. Le mouvement des nabis ou NABISME n. m.⇒NABI, subst. masc.A. — [Chez les Hébreux] Prophète biblique; homme inspiré, illuminé. Quelle analogie pouvait-on relever entre cet octogénaire las et triste et l'évangéliste de l'Ancien Testament, le nabi en tumulte, l'impétueux, le vitupérant Isaïe? (HUYSMANS, Oblat, t.2, 1903, p.125). Les nabis n'apparaissent qu'à l'époque de Samuel (...): ce sont des hérauts exaltés, qui ne sont pas nécessairement inspirés par Yahvé et qui entrent parfois en conflit avec les vrais prophètes (Foi t.1 1968):• —. Les nabis, les aèdes, les sages et les fous passent mélancoliques, avec sur leurs lèvres, ce refrain des coeurs: Love is my sin.PÉLADAN, Vice supr., 1884, p.61.B. — PEINT. Groupe de jeunes peintres indépendants qui se constitua en 1888 et qui tenta d'adapter les tendances symbolistes à l'art de la peinture (v. HUGUES, Expr. atelier, s.d.). Ce groupe ne constitua pas, à proprement parler, un mouvement ou une tendance picturale; mais en rassemblant des tempéraments assez divers, il permit de donner certains rapports à leurs intentions respectives. C'est le poète Cazalis qui trouva le nom de Nabis, nabis signifiant en hébreu «les prophètes». On compta, parmi ce groupe, Sérusier, Ranson, Maurice Denis, Bonnard, Vuillard, Roussel, Maillol (BÉG. Dessin 1978).Prononc.:[nabi]. Étymol. et Hist. 1. [1853 «prophète hébreu» (s. réf. ds Pt ROB.)] 1863 «prophète hébreu» (RENAN, Vie Jésus, p.7: chaque tribu nomade avait son nabi ou prophète); 2. 1932 peint. (Lar. mens., juill., p.152c, s.v. Denis). Empr. à l'hébr. biblique
' «prophète». Au sens 2, nom donné par le poète fr. H. Cazalis (1840-1909) à ce groupe de peintres fondé en 1888 (d'apr. Hist. de l'art, t.4, 1969, p.388 [Encyclop. de la Pléiade]), ,,afin de manifester leur désir de régénérer la peinture comme les prophètes avaient régénéré Israël`` (M.-C. JALARD, Le Post-impressionnisme, Lausanne-Paris, 1966, p.153).
DÉR. Nabisme, subst. masc. L'école, le mouvement des nabis. Essayons cependant de définir le nabisme. Nous en trouverons d'abord un premier caractère commun dans la volonté de synthèse, par quoi il s'oppose à l'impressionnisme, et qui conduit tous ses représentants à simplifier la ligne et la couleur pour mieux affirmer l'objet (DORIVAL, Peintres XXe s., 1957, p.23). — []. — 1re attest. 1954 (A. HUMBERT, Les Nabis et leur époque, Genève, p.49); de nabi, suff. -isme.
nabi [nabi] n. m.ÉTYM. 1853, Renan; mot hébreu.❖1 Relig. Chez les Hébreux, les Arabes, Prophète, homme inspiré par Dieu.1 Nous n'avons pas la preuve que, chez les peuples voisins et plus ou moins congénères des Israélites, chez les Phéniciens par exemple, il y ait eu des prophètes. Il y avait sans doute des nabis, que l'on consultait lorsqu'on avait perdu son âne ou que l'on voulait savoir un secret. C'étaient des sorciers. Mais les nabis d'Israël sont tout autre chose. Ils ont été les créateurs de la religion pure.Renan, Discours et conférences, Œ. compl., t. I, p. 929.2 (1888). Arts. Nom qui fut adopté en 1888 par de jeunes peintres indépendants qui voulaient s'affranchir de l'enseignement officiel. || Le mouvement des nabis, assez peu homogène, dura de 1888-89 à 1900 environ. ⇒ Nabisme.2 Le terme de « nabi » qui signifie, en hébreu, illuminé, prophète, avait été découvert par le poète Cazalis. Parmi les adhérents du nouveau groupe on relève les noms de Sérusier (…) Maurice Denis, Vuillard (…) Bonnard (…)M. Raynal, Peinture moderne, p. 31.❖DÉR. Nabisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.